Le gouvernement utilise l’argument que le système de retraite serait déficitaire dans les années à venir et donc menacé.
Actuellement, ce déficit s’élève à 10 milliards d’euros. Il représente la différence entre le montant des cotisations prélevé sur le salaire des actifs et le montant des pensions versées aux retraités.
La proposition du gouvernement pour résorber ce déficit est de repousser l’âge de la retraite de 62 ans à 64 ans. Ainsi, les actifs cotisent 2 ans de plus, et les retraités, à espérance de vie égale, perçoivent leurs retraites moins longtemps…
Pour les fonctionnaires, c’est une solution très amère. En effet, ils ont déjà perdu en 20 ans entre 15 et 25% de pouvoir d’achat du fait du gel du point d’indice.
Or, si ce point d’indice n’avait pas été gelé, leurs cotisations auraient mécaniquement augmenté (puisque les cotisations sont proportionnelles au salaire). Et cette augmentation de cotisation sur un an représenterait 5 milliards d’euros, soit la moitié du déficit alors même que les fonctionnaires ne représentent que 20% des actifs!
Pour résumer, on a baissé leur pouvoir d’achat pendant 20 ans et maintenant on leur demande de travailler 2 ans de plus pour compenser la baisse de cotisation liée au gel de leur salaire : la double peine.
Conclusion, se battre pour les salaires, c’est aussi se battre pour les retraites !