TOUS LES PERSONNELS SE SENTENT CONCERNÉS !

Après avoir rencontré les organisations syndicales vendredi 13 octobre au soir, le ministère vient de faire connaître ses décisions. Il convient évidemment de saluer les dispositions concernant le personnel enseignant du second degré qui aura du temps de dégagé pour s’organiser quant à la prise en charge du moment de recueillement souhaité par l’institution mais aussi pour échanger sur ses perceptions et ressentis face à l’horreur de cet attentat. Pour autant, les autres personnels auront du mal à sentir toute la considération que le Ministre assure leur porter.

LES PERSONNELS DE DIRECTION

Les personnels de direction sont, avec les personnels enseignants, les seuls cités dans le courrier ministériel. Ce sont elles et eux qui devront plancher durant le week-end en lien avec les collectivités sur le transport et l’accueil des élèves dont les parents auraient un employeur peu compréhensif. Même si on comprend bien que le moment est exceptionnel, c’est encore une pression supplémentaire sur ce métier en tension permanente empêchant toute déconnection.

LES PERSONNELS ATSS, AESH, DE VIE SCOLAIRE, PSYEN

Les personnels administratifs, de vie scolaire ou encore médico-sociaux, les agents de labo, les AESH, les PsyEN, apprécieront certainement de ne pas être concernés par le « temps d’échanges humain » proposé par le Ministre. Comme si le fait de ne pas travailler dans une classe les rendait insensibles aux événements ! Heureusement, il est probable que, sur le terrain, il sera possible de « rattraper » cet oubli en les intégrant à la plage horaire banalisée.

Ce « deux poids-deux mesures », est incompréhensible. Ne pas être enseignant ne protège pas du risque ! ( L’un des blessés d’Arras n’est-il pas un agent de la collectivité territoriale ?) Le simple fait d’exercer dans un lieu en lien avec l’enseignement peut les conduire à se retrouver dans la même situation de la communauté scolaire du lycée d’Arras. Il est donc légitime de pouvoir exprimer ses ressentis ou ses émotions avec ses collègues de travail, quel que soit leur statut.

LES PROFESSEUR·ES DES ÉCOLES

Les professeur·es des écoles, une fois de plus, ont l’impression d’être la dernière roue du carrosse enseignement. Une consultation en mode « sandwich » à la pause de midi suffirait à évacuer leurs angoisses, leurs questionnements ou leur douleur ? Il ne serait donc pas utile de leur accorder davantage de temps ? Nous ne cautionnons clairement pas le point de vue du Ministre ! Cette pause sandwich ne passe pas. Elle est tout simplement indigeste !

Ainsi, ces personnels seraient des sous-profs ? Ayant moins de besoins, moins de droits peut-être moins d’affect que les autres enseignants ? Il est temps de se rendre compte qu’au contraire se sont des sur-profs, absorbant, de fait, toutes les fonctions assumées dans le second degré par des personnels spécifiques (vie scolaire, infirmerie, accueil, etc…) sans aucune reconnaissance particulière.

Loin de moi l’idée de polémiquer en ces temps où l’unité doit prévaloir. Mais ces différences de traitement en disent long sur la réelle connaissance qu’a le ministère des collectifs de travail et des liens humains dans les établissements…